Qui sommes nous

Est-ce la nature d’une organisation humaine ou ses actions qui la définissent le mieux ? Sommes-nous une biennale, une plateforme, un réseau, un label ? Ou bien ce que l’on fait : des expositions, du soutien à la création, des formations, des rencontres ? Tous ces mots sont justes et pourtant aucun ne nous renseigne sur la singularité de CHRONIQUES. Pour la saisir, il convient de formuler une autre hypothèse : être ce qu’on imagine.

Être ce qu’on imagine requiert d’ouvrir un dialogue continu avec les artistes et leurs œuvres pour faire le lien entre différentes visions de la société et en rendre compte comme un tout, comme une chronique du monde qui se présente, avec ses impasses et ses lignes de fuite. Être ce qu’on imagine implique de prendre le parti d’une approche poétique, onirique, pour atteindre autrement, pour prendre racine et semer le trouble, car imaginer est un acte résolument politique. 

Sans lieu fixe, mais pas sans territoire ni histoire, la forme actuelle de CHRONIQUES s’est forgée dans le contraste et la diversité d’une double identité marseillaise et aixoise. A travers une succession de formats et de propositions depuis le début des années 2000, l’emprise croissante des technologies numériques dans nos vies y est sans cesse questionnée. Visions utopiques, dystopiques, réalistes, fantaisistes, les arts et cultures numériques, les musiques électroniques et électro-acoustiques, les installations immersives, les arts hybrides et les nouvelles écritures ou encore les univers virtuels, jouent ensemble la partition de mondes possibles que les équipes de CHRONIQUES orchestrent et mettent en scène afin de tirer des cordes sensibles et d’engager une réflexion commune.

S’articule, alors, une stratégie précise. En premier lieu, soutenir une création artistique qui explore les capacités technologiques et la façon dont celles-ci transforment notre quotidien et nos sociétés (plateforme de création, rencontres pro, MIAN, etc.). Puis, organiser des rendez-vous entre le public et ces imaginaires numériques qui interpellent (biennale, autres expositions, actions de médiation), mais aussi transmettre les savoir-faire artistiques des nouvelles technologies et décrypter les dessous de la société digitale (Chroniques Campus, formations). Enfin, mettre en lien les professionnel·les pour se rassembler et s’entraider autour de la production et de la diffusion des arts hybrides et numériques et leur reconnaissance (Digital Art Club, temps d’ouverture et de clôture de la biennale, réseau Hacnum).

En perpétuelle évolution, CHRONIQUES se déplace au gré des nouvelles formes de création et d’esthétique, à l’écoute des nouveaux sujets et des nouveaux imaginaires qui surgissent. Aussi, soyez sans crainte, rien ne sera comme vous l’avez imaginé.


Notre histoire

CHRONIQUES est le produit d’une histoire à rebondissements qui débute à la fin des années 1990. A cette époque, il était question des nouvelles technologies d’information et de communication, des espaces culture multimédia ou encore des nouveaux territoires de l’Art. Les artistes émergents se revendiquaient, alors, de la culture Web, du code informatique, des musiques électroniques ou encore du jeu vidéo. Deux trajectoires déterminantes pour le devenir de CHRONIQUES prennent racine dans cette émulation culturelle des débuts d’Internet : celle de Zinc à Marseille et de Seconde Nature à Aix-en-Provence.

Zinc, Marseille

Issu du mouvement de l’éducation populaire et des cultures émergentes, Zinc voit le jour en 1998 au cœur d’une Friche Belle de Mai naissante et foisonnante. Le projet rassemble des penseurs, praticiens et artistes autour des nouvelles technologies, propose des résidences de recherche artistique et ouvre des débats publics avec des formats comme Nice to meet you ou Digital Émeutes. Interactivité et nouveaux rapports au public, media lab et fabrication numérique, nouvelles écritures et transmédia, démocratie participative et communs numériques, Zinc participe à l’émergence des cultures numériques et œuvre à leur reconnaissance politique et économique.

Seconde Nature, Aix-en-Provence

En 2001, Terre Active crée le festival Arborescence au sein de l’école Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, un des premiers festivals en France explorant les liens entre arts et technologies (code, algorithme, robotique). En 2003, le collectif Biomix lance le festival Territoires Électroniques à la Fondation Vasarely : musique électro-acoustique, performances, set DJ, VJing, art vidéo, etc. En 2007, au croisement des musiques électroniques et des arts multimédias, Seconde Nature naît de la fusion de ces deux initiatives. En tant que lieu et festival à la fois, Seconde Nature se saisit de ce que nous appelons à présent le numérique sous l’angle de l’évolution de l’humain et du vivant, envisageant la technologie comme une seconde peau.

Chroniques, un projet commun et métropolitain

La proximité des activités de Zinc et Seconde Nature conduit les deux structures à fréquenter le même milieu. Puis, à la faveur de l’événement Marseille-Provence, capitale européenne en 2013, elles élaborent une première proposition commune avec E-topies, un parcours d’expositions et de performances à Marseille et à Aix-en-Provence, dont l’exposition Chroniques des mondes possibles. Les programmations croisées et complémentaires se poursuivent les années suivantes, avec, par exemple, Machines à la Friche Belle de Mai, et permettent de prototyper ce qui deviendra la première biennale des imaginaires numériques en 2018. Seconde Nature et Zinc actent leur rapprochement en 2016 avec la création d’une marque commune SNZN, un alliage imaginaire entre l’étain et le zinc, entre une bulle et un hexagone, donnant lieu à un logo et un site Internet communs. 

Trois biennales plus tard, SNZN devient tout simplement CHRONIQUES. 


CHRONIQUES désigne aussi bien les activités de programmation, de diffusion et de médiation avec la Biennale des Imaginaires Numériques et d’autres événements publics ; que les activités de financement de la création et d’accompagnement des artistes (CHRONIQUES Créations) ; ou encore les activités de transmission que sont les actions culturelles et éducatives, le media lab, les formations et CHRONIQUES Campus ; et enfin les activités de networking, à l’instar du Digital Art Club, des rencontres pros, du MIAN, de l’animation du réseau Hacnum, etc.